La protection directe des populations et l'arrêt du nettoyage ethnique au Kosovo

LDHDéclaration commune issue de la soirée-débat sur la protection des populations civiles dans la crise du Kosovo

La terreur , la déportation et les massacres perpétrés par l'armée yougoslave, les forces spéciales ou les milices au Kosovo sont des violations inacceptables du droit international humanitaire et des droits fondamentaux des êtres humains.

Aussi, nous approuvons la condamnation de ces violations par la communauté internationale. Pour autant, la stratégie militaire retenue des frappes aériennes ne peut pas protéger les populations civiles.

L'intransigeance du gouvernement serbe a entraîné les frappes aériennes et le départ des observateurs de 1"OSCE puis des ONG. La population civile kosovar est seule face à l'armée serbe dans un " huis clos " sans témoin. La population civile serbe est aussi victime de la politique totalitaire de son régime.

Médecins du Monde présent en Macèdoine, en Albanie et aul Monténégro, constate que les bombardements n'ont pas freiné le nettoyage ethnique.

Nous affirmons que la protection dc la population civile kosovar ne sera efficace que par une action de proximité. Il est  illusoire de confier cette protection à des observateurs désarmés ou de la déléguer à des volontaires humanitaires. Seule une force internationale armée opérationnelle a la capacité d'apporter cette protection.

Les conditions de retour rapide au Kosovo dcs populations expulsées et la question de leur accueil dans le s pays européens ou nord-américains.

Sous mandat des Nations unies, il est urgent d'assurer le retour des réfugiés dans leur pays et d'éviter que la déportation des populations ne soit vécue comme irréversible. C'est pourquoi nous n'acceptons pas l'évacuation forcée de ces populations, ce qui ceviendrait à cautionner le ncttoyage ethnique. Les Kosovars dans leur majorité ne veulent pas s'éloigner des frontières de leur pays.

Concernant la question de l'accueil des réfugiés en France, nous adoptons la position suivante : le départ, s'il y a lieu, doit être volontaire et ne doit pas entraîner de séparation des familles. Nous exigeons le respect du droit d'asile et 1' accueil en France des personnes dont la vie est en danger.

Nous plaidons pour une aide massive à destination des kosovars, réfugiés ou restés dans leur pays et pour  une aide économique aux pays limitrophes Albanie, Monténégro, Macédoine.

La qualification des violations des droits fondamentaux des personnes humaines et l'inculpation des responsables.

Les responsables des violations graves du droit international humanitaire et des droits fondamentaux des êtres humains qui ont lieu au Kosovo doivent aujourd'hui être poursuivis et jugés. Slobodan Milosevic et son gouvernement portent l'entière responsabilité de ces actes comme de l'échec des négociations de paix de Rambouillet. Ils doivent être immédiatement inculpés par le tribunal  pénal intemational pour l'ex-Yougoslavie dont la compétence s'étend aussi au Kosovo.

Le règlement politique de cette crise passe par le respect de l'intégrité territoriale du Kosovo. Accepter de mettre en cause cette intégrité reviendrait à entériner le processus d'épuration ethnique.

Ligue des droits de l'Homme, 07 avril 1999

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CV Marika Demangeon

Citoyenneté agitée, droits de l'Homme et handicap http://marika.demangeon.free.fr 
publié par Marika Demangeon, doctorante en droit international à Paris X Nanterre et juriste